L’éducation aux droits humains : un outil indispensable pour bâtir un monde plus juste, inclusif et pacifique
Le 23 juin dernier, Equitas a dit au revoir à 98 éducateurs en droits humains, venant de 54 pays différents, alors qu’ils venaient de compléter le Programme international de formation aux droits humains (PIFDH) et s’apprêtaient à retourner chez eux.
Ce fut un au revoir fort émotif, après un séjour de trois semaines au Collège John Abbott, à Sainte-Anne-de-Bellevue, passé à partager leurs expériences et à explorer des stratégies pour combattre les inégalités, les discriminations et la réduction de l’espace alloué au travail pour les droits humains. Alors que les défenseurs des droits humains peuvent parfois se sentir isolés et vulnérables, j’ai pu rappeler aux participants lors de la cérémonie de clôture qu’ils n’ont plus à se sentir seuls. Ils peuvent maintenant non seulement compter les uns sur les autres pour se soutenir, mais ils sont également connectés à une communauté comptant plus de 3 800 anciens participants étant passés par le PIFDH avant eux.
Les programmes qui rassemblent les éducateurs en droits humains et leur offrent des opportunités pour approfondir leurs habiletés, leurs connaissances et leur engagement sont plus importants que jamais.
Dans le monde globalisé d’aujourd’hui, les conflits basés sur l’origine ethnique, la religion et les multiples identités socio-économiques semblent courants. Plusieurs communautés font également face à des difficultés pour donner une place aux principes d’égalité et de diversité de genres. Les enfants et les jeunes se sentent souvent exclus, et plusieurs groupes de la société continuent à vivre de la discrimination, incluant les peuples autochtones, les réfugiés et immigrants, les minorités ethniques, religieuses et sexuelles, ainsi que les individus vivant avec des handicaps. Plus que jamais, il y a un grand besoin de promouvoir le respect, l’inclusion, l’égalité et la réconciliation. L’éducation aux droits humains est une stratégie clé pour promouvoir des communautés plus pacifiques et équitables.
Heureusement pour le monde, il y a maintenant 98 acteurs du changement en droits humains qui sont maintenant plus équipés et motivés à renforcer les capacités des individus et des groupes à faire valoir leurs droits; à influencer les décideurs; à résoudre des conflits de façon non-violente et à promouvoir le respect et la protection des droits humains pour tous.
Cette année marque la 20e année où j’ai eu le privilège de prendre part au PIFDH. À chaque année, j’en ressors enrichi par tous les contacts avec les gens courageux et dynamiques que je rencontre au cours de ces trois semaines au Collège John Abbott. Les participants proviennent de milieux ordinaires, mais ce qu’ils font est extraordinaire. Ces participants, venant du Myanmar, du Sri Lanka, de la Tunisie, du Togo et de Montréal – qui travaillent pour la paix et la protection des droits des minorités ethniques et religieuses, pour la promotion de l’accessibilité pour les personnes vivant avec un handicap, pour changer les attitudes et les comportements discriminatoires envers les femmes et la communauté LGBTQI et pour interpeller les jeunes (pour ne nommer que quelques exemples) – sont une source d’optimisme malgré la fréquence des grands titres négatifs dans les médias. Ils nous rappellent l’attrait universel des valeurs des droits humains et que, même dans les conditions des plus difficiles et dangereuses, il y a des individus qui travaillent pour promouvoir l’égalité, la justice et le respect de la dignité humaine.
En vivant à Montréal, nous pouvons parfois nous sentir détachés du besoin de promouvoir la paix et de défendre les droits humains. Pourtant, j’ai maintenant avec moi 98 exemples qui me rappellent que nous pouvons tous être des acteurs du changement en droits humains si nous faisons le choix de nous impliquer et de prendre part au changement positif que nous désirons voir se déployer.